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LE CAIRE - Plusieurs députés, religieux et représentants de partis s’élèvent contre les dépassements enregistrés durant la campagne électorale en Egypte au moment où la classe politique s’inquiète de l’avenir du pays qui semble encore flou.

L’instance religieuse Dar El Iftaa a dénoncé ces dépassements et l’utilisation de la religion à des fins électorales pour le compte de l’élection présidentielle.

Le chargé de communication du Mufti de la république, Brahim Nedjme a appelé les religieux à "éviter" de faire pression sur les citoyens. Par ailleurs, plusieurs députés ont relevé des dépassements lors de la campagne électorale, notamment un membre de la commission législative de l’Assemblée de peuple qui s’est opposé à la présence du sénateur américain John Kerry à un meeting électoral animé par Amr Moussa, dénonçant "une ingérence dans les affaires de l’Egypte".

Un député du parti Ennour Assalafi a critiqué l’affichage de slogans électoraux du candidat Ahmed Chafik sur des véhicules gouvernementaux et un autre, Amrou Hamzaoui a appelé le parlement à intervenir pour interdire l’utilisation des mosquées à des fins électorales.

Des dirigeants du mouvement salafiste ont dénoncé les fatwas promulguées par certaines mosquées faisant valoir le vote en faveur du candidat des Frères musulmans Mohamed Morssi comme "une obligation religieuse".

Au delà des tensions qui marquent la campagne électorale pour l’élection présidentielle prévue les 23 et 24 mai prochains, la classe politique demeure préoccupée quant à l’avenir du pays, notamment après l’échec de la formation d’une assemblée constitutive chargée de rédiger la nouvelle constitution du pays.

Des analystes redoutent une crise en Egypte car le prochain chef d’Etat dont les prérogatives ne sont pas définies manquera de légitimité.

Pour y remédier, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) pourrait reporter d’un mois la tenue de l’élection présidentielle en attendant la rédaction de la constitution ou mettre en place une déclaration constitutionnelle complémentaire définissant les prérogatives du président de la république égyptienne et sa relation avec les autres pouvoirs, estiment des experts en droit constitutionnel.

L’Assemblée du peuple est entrée dans une nouvelle bataille avec le pouvoir judiciaire après l’adoption d’une loi portant restructuration du tribunal constitutionnel.

Selon des observateurs, la majorité au parlement tente, à travers cette mesure, de "régler d’anciens comptes" avec ce tribunal qui étudie actuellement un recours relatif à l’illégitimité des élections de l’Assemblée du peuple et du Conseil consultatf.

Les islamistes fustigent "le traitement sélectif" par ce tribunal des affaires qui lui sont soumises, évoquant "d’anciennes expériences" avant le 25 janvier 2011 concernant des recours déposés par des islamistes et qui sont restés sans suite.

APS.

 

 

 

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